Born in France, Laurent Lafolie is photographer since 1980. The early years of his practice led him to collaborate with theater directors and, from 1994, with contemporary choreographers. Since 2005 his research is engaged in independent artistic projects ; those works takes place principally at the intersection of two approaches: understand the mechanism of the images and using the face as a medium. Over the last few years, it has touched on notions such as identity, intimacy, duality, self-image and reconstruction.

Working on images from archives has also led him to question themes of disappearance and our relationship with time. This last theme he took up again and linked to that of memory in the evolving project Missingu, which is currently composed of 200 faces photographed front on with a view camera and then placed onto 3.6g/m² paper. This paper is almost transparent, appearing like a veil, and places the images at the limit of (in)visibility.

In concrete terms, the works of Laurent Lafolie responds to a desire to make the image a photographic object, and to make the exhibition space a place of presentation, at once sensitive and playful. The concept of the photographic object is found from the first ones platinum-palladium* prints to the projects on washi**, glass and other mediums. It can also be found in the layout of the images, where the place is left for multiple interpretations: superposition of images, appearance/disappearance, visibility/invisibility, inversion, accumulation, deferral, etc.

For each presentation, many different works are brought together, they are assembled to create a photographic distribution, in which the viewer progressively reinvents the images according to the movements that he or she makes and the viewpoints that he or she takes. Every presentation – indoors or outdoors – is therefore a way of developing a construction that is adapted to different contexts (cultural, spatial, etc.) in which the [relationship between the visitor and the] image becomes an act framed by what is perceptible, modeled by what is invisible and open to the unrepresentable.

 

* The platinum-palladium process is a contact printing technique using cotton, linen, kozo... papers for both their visual and tactile qualities, whose effects approximate those produced by engraving.

** Japanese paper

 

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Né en France en 1963, Laurent Lafolie est photographe depuis 1980. Les premières années de sa pratique l’ont amené à collaborer avec des metteurs en scène puis, à partir de 1994, avec des chorégraphes contemporains. Depuis l’année 2005 sa recherche est engagée dans des projets artistiques indépendants où s’opère un travail sur le mécanisme de perception des images en utilisant essentiellement le visage pour médium. Des notions telles que l’identité, l’intime, la dualité, l’image de soi et la reconstruction y ont été associées ces dernières années.

Plusieurs travaux réalisés à partir d’images d’archives l’ont par ailleurs amené à questionner les thèmes de la disparition et du rapport au temps. Cette dernière thématique a été reprise et articulée à celle de la mémoire dans le projet évolutif Missingu composé à ce jour de 200 visages photographiés de face à la chambre photographique et restitués sur un papier de 3,6 g/m² dont l’aspect, proche du voile et de sa transparence, les place au seuil de la visibilité.

Concrètement les travaux de Laurent Lafolie répondent à la fois au désir de faire de l’image un objet photographique et du lieu d’exposition un espace de présentation photographé, sensible et ludique. Le concept d’objet photographique se retrouve dés ses premiers tirages par contact au platine-palladium* jusqu’aux projets sur washi**, sur verre et autres supports. Il est également lisible dans l’agencement et la disposition des images où la place est laissée au jeu des lectures multiples : superposition, inversion, cumul, report, apparition/disparition, visibilité/invisibilité, etc…

Plusieurs projets sont généralement réunis lors des présentations ; ils s’assemblent pour former une distribution photographique où le lecteur réinvente progressivement les images par les déplacements qu’il opère et les points de vue quʼil adopte. Chaque présentation – intérieure ou extérieure – est ainsi le moyen de développer une construction adaptée à des contextes culturels, spatiaux etc… dans lequel [le rapport du visiteur à] l’image devient un acte cadré par le perceptible, modelé par lʼinvisible et tendu vers lʼirreprésentable.

 

* Le procédé platine-palladium est une technique de tirage par contact dont les qualités sont à la fois visuelles et tactiles. L’aspect et le toucher sont proches de ce que peut offrir une gravure.

** Papier japonais